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Chronique Dragon Jazz / Pierre Dulieu / 1er Mars

The Chalkface Crackers (Indépendant), France 2014

 

Avec sa pochette minimaliste et une erreur dans la set liste au verso, on ne sait trop qu'attendre de cet album mais quand South West s'arrache sur une guitare slide bien huilée et que le chanteur Thomas Ducourtioux éructe ses premiers mots avec une glotte limée au papier émeri, on est vite fixé. En fait, ce trio français dépasse largement les espérances en dévoilant un blues émotionnel et organique qui évite beaucoup de clichés. On pense parfois à un Tom Waits moins imbibé que d'habitude quand la voix s'emmêle dans les cordes de la contrebasse ou au blues laid-back d'un Delta Moon quand la slide de Samuel Rays souligne paresseusement la mélodie. Voici un mini-album de huit chansons seulement mais qui offre une belle variété puisqu'à côté de blues à la structure classique (Gold, South West), on en trouve aussi d'autres plus jazzy comme Lazy et son solo de contrebasse qui swingue en douceur, ou plus soul comme ce Gospel en forme de ballade triste qui n'en finit pas de se recycler sur elle-même. Quand au menaçant Death Train, histoire connue de la machine fumante déboulant des enfers pour emmener les pauvres âmes dans l'au-delà (The death train is coming, and it's coming to take me away. I hear the engines coming, the fire and the smoke remind me hell is here to stay …), elle fait penser à l'effrayant Down In The Hole, une composition de Tom Waits interprétée par le regretté John Campbell, dont on retrouve ici le mystère et l'ambiance voodoo des marais putrides de la Louisiane. Le plus surprenant reste quand même cet hommage à Mandela peuplé d'onomatopées et de tambours africains (beau travail de Gerald Simonet) qui échappe aux canons du blues en révélant une véritable identité. Alors que tant d'albums de blues américain moderne restent désespérément fixés sur des productions immaculées et une virtuosité stérile, voilà que le premier EP sans fard d'un trio français ramène à l'essentiel avec une authentique et salutaire simplicité.

Georges Antoine Galvez / Librairie Chaufailles / 10 janvier

Librairie Gribouille / Chauffailles

 

Au-delà de la qualité technique de leur prestation et de l’émotion suscitée, c’est aussi le son de la formation qui avait plu au public présent. C’était une de leur force et c’est sur ce point fort qu’ils se sont appuyés en intégrant Gérald Simonet et sa batterie, transformant le tout en ce trio qu’est The Chalkface Crackers. Et le jeu du nouveau venu s’emboîte parfaitement en peaufinant l’architecture de l’ensemble et en renforçant son originalité sonore.Et cette intégration s’est superbement réalisée car l’ensemble possède une unité, une identité et une sonorité qui le distinguent du plus grand nombre. C’est, en la matière, une des belles découvertes de ces derniers temps et la sortie ces jours-ci de leur premier album le confirmera : The Chalkface Crackers a tout pour tenir la route et la mener vers le succès. Le trio, qui s’est déjà produit dans de très belles salles et festivals, comme Jazz à Vienne, saura conquérir son public par un talent tranquille et chaleureux.

C’est un retour à Chauffailles quelques mois après Lez’Arts Estival. Comme une façon de nous dire: « Merci Chauffailles ! »

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